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Page blanche

Dans l’ombre, le silence étale insidieusement ses yeux amers,

Le temps s’éloigne au firmament : il abandonne sa vieille confrère.

C’est sans douleur que l’onde s’étale, elle s’insinue dans la matière.

Les murs se plissent, tout se retourne, à contresens meurt l’univers.

 

C'est pas l'angoisse de la page blanche qui m'pousse à choisir ce thème-là :

C’est que l’instant tout investi d’étrange sacré impose sa loi.

Tout semble vide et tout d’un coup des mots se forment et se déploient

Sur le papier l’encre s’emploie à construire ces étranges débats.
 

Des successions de symboles ouvrent d’innombrables effusions de sens,

Nulle part l’écho ne s’éteint plus, c’est l’instant où le cosmos pense.

Le contrat se remplit, l’encre danse, la page découvre son importance.

Instantanément les signes posent les fondements de la cohérence.

 

La mémoire perle sur le blanc, c’est une conception naturelle,

Pour figurer plus complètement la quintessence originelle :

On retrouve les fibres essentielles, on reproduit l’union fidèle,

En suivant les mesures d’Orphée, on perçoit le chant du réel.

 
Regarde le monde qui désespère, exposé sous sa cloche en verre.
Tu l'vois de loin, tu prends tes repères : pas sûr de comprendre ce que t'espères.

Mais, moi, moi j'ai l'habitude de vivre dans un souvenir qui n'existe pas.

Ou bien peut-être est-ce le contraire, j’sais jamais l’envers ni l’endroit.

 

Comme toi je ne suis pas en avance, je cours derrière mon unique chance

D’être enfin, d’être seulement moi, libre au fin fond de ma conscience.

C’est pourquoi j’utilise ma plume à renouer les bouts de ficelles

Qui rassemblent les morceaux de mon âme quand j’entre dans le champ du réel.   

 

C'est pas l'angoisse de la page blanche qui m'pousse à choisir ce thème-là :

C’est que l’instant tout investi d’étrange sacré impose sa loi.

Tout semble vide et tout d’un coup des mots se forment et se déploient

Sur le papier ma plume s’emploie à donner vie à mon vrai moi.

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