Pardonne-moi
Pardonne-moi, c’est le titre de c’texte que j’jette en vrac, ma feuille c’est l’prêtre,
Avec mon bic thérapeutique, comme une confession automatique.
Pardonne-moi quand j’te comprends pas, quand j’ai mal appris mes répliques,
Je t’entends, la connexion fonctionne, mais j’trouve pas l’bon périphérique.
Pardonne-moi, si je n’reçois pas ce que tu donnes si facilement,
Quand tu ouvres tes douces mains vers moi, j’crois que tu m’agresses et j’me défends.
Pardonne-moi aussi si j’te blesse, avec mes mots parfois tranchants,
J’fais de mon mieux pour qu’ils te caressent, mais dans ta langue c’est différent.
Pardonne-moi quand j’dis qu’j’ai raison, que j’ponds des théories bidons,
Que j’pourris la conversation, par simple esprit d’contradiction.
Pardonne-moi si je ne suis pas fiable, ou si parfois je suis coupable
D’avoir fait des choses reprochables, je veux faire amende honorable.
Pardonne-moi quand j’suis pas l’plus fort, quand j’lutte contre mes propres parasites,
Quand j’m’écroule sous le poids d’mon corps et qu’de l’eau salée coule sur mes vitres.
Pardonne-moi, je rechigne pas, j’dis pas que t’en attends trop de moi,
Mais ce que tu veux j’l’ai peut-être pas, et j’ai peut-être trop de ce que tu veux pas.
Pardonne-moi quand j’suis égoïste, quand mon nombril me bouche la vue.
Pardonne-moi quand j’suis un peu stress et qu’j’aurais plus besoin qu’tu m’laisses.
Pardonne-moi si je n’t’entends pas alors qu’tu cries à côté d’moi.
Pardonne-moi quand j’suis submergé par des émotions erronées.
Pardonne-moi quand j’suis énervé et qu’j’ai juste envie de tout péter.
Pardonne-moi quand j’suis dépressif et que j’ai l’air plus mort que vif.
Pardonne-moi pour le poids d’mes névroses que j’porte à bout d’bras sans faire d’pause.
Pardonne-moi quand j’suis trop passif, qu’ma tête tangue comme un frêle esquif.
Pardonne-moi pour quand j’suis absent, alors que t’as besoin de moi justement.
Pardonne-moi si parfois j’te mens, pour qu’tu souffres pas inutilement.
Pardonne-moi si j’suis innocent et qu’pour toi c’est pas évident.
Pardonne-moi si je n’connais pas les réponses à tous tes pourquoi.
Pardonne-moi si j’ai pas la foi, j’essaie mais elle ne veut pas d’moi.
Pardonne-moi si je te désire en secret pour pas te nuire.
Pardonne-moi si j’suis fatigué et qu’j’ai plus l’courage d’discuter.
Pardonne-moi quand j’suis orgueilleux et incapable d’ouvrir les yeux.
Pardonne-moi quand j’suis narcissique et qu’je m’contemple l’air extatique.
Pardonne-moi quand j’suis tyrannique et que j’t’enchaîne à ma logique.
Pardonne-moi quand j’suis différent et qu’tu m’reconnais plus autant.
Pardonne-moi quand j’suis trop là et que ton espace se perd en moi.
Pardonne-moi quand j’parle trop fort en croyant qu’comme ça j’ai moins tort.
Pardonne-moi si j’ai pas d’talent, j’travail beaucoup, tu sais, j’apprends.
Pardonne-moi si j’te juge, pourtant j’fais d’mon mieux pour être tolérant.
Pardonne-moi si j’te pardonne pas quand tu m’le demandes un peu comme ça.
Pardonne-moi si j’fais que de mon mieux, j’aimerais savoir faire plus encore,
Mais j’ai que deux mains, deux pieds, deux yeux, et un cerveau qui tourne pas fort.
Pardonne-moi si j’suis pas un autre, l’homme idéal, celui qu’tu rêves,
Mais j’ai déjà d’la peine à être moi, même si j’me bats pour, mais ça m’crève.
Pardonne-moi d’te demander pardon, mais j’ai besoin d’toi pour être moins con.
Pardonne-moi…