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Rideau

Le type se pointe, mains dans les poches, il faisait pas froid, pas chaud, pas clair.

Il s’avance sur le pavé, nonchalamment, les yeux fixés au milieu de l’air.

L’horloge s’affole, et brusquement, j’aperçois le temps qui s’accélère

Coïncidence, destin, hasard, j’ai jamais su, c’était pas très clair.

 

Des chemins se croisent en permanence, on parle de carrefours d’existences.

L’instant se fige, deux mondes éclates, même pas un regard, ils se sont ratés.

Sur son imper, quelques gouttes perlent, le parapluie recouvre le ciel

Elle n’a rien vu, rien senti, l’esprit plein de tous ces trucs indéfinis.

 

Comment t’expliques l’absurdité d’une telle rencontre ?

Tout était prêt, revu, planifié jusqu’au moindre geste !

Il y a que les personnages principaux qui n’ont rien pigé à l’intrigue,

Ils étaient faits pour être ensembles, la vie n’a pas prévu d’deuxième chance :

Il n’y avait que cette pâle tentative.

 

Leurs dos se font face, leurs nuques se fixent, d’un regard vide puisque manqué.

Il est trop tard, les aiguilles ne tournent que dans un sens, ça aurait pu être une belle histoire.

De quoi j’te parle, maintenant mon texte ne veut plus rien dire.

Voilà l’angoisse de la page blanche, quand l’rideau tombe avant que la pièce n’ait pu s’écrire.

 

Attends, mais ils vont même pas se retourner :

Leurs pas s’éloignent sans conscience de s’être passés à côté.

Les aiguilles reprennent leur errance vers un triste avenir éconduit.

Les heures s’alignent sans insistance, et l’amour de nouveau s’ennuie.

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